Aujourd'hui, que pensons-nous de nos bureaux ?

Aujourd'hui, que pensons-nous de nos bureaux ? Et à quoi ressemblent-ils ? Nous avons appelé Tim Oldman, fondateur et PDG de Leesman Index, qui a effectué plus de 100 000 enquêtes sur l’évaluation de nos lieux de travail.

À quoi ressemblent les bureaux de notre époque ?

« Ce sont essentiellement des bureaux en open-space. Je ne suis pas sûr qu’il y ait une raison particulière à cela, sinon de faire des économies de coût. Je pense que l’on croit généralement qu’un bureau à forte densité de personnel est plus économique. Le défi réside ici dans le traitement de l’environnement acoustique. Mais le bureau d’aujourd’hui n’a pas prouvé qu’il était un espace de travail hautement productif. »

 

Alors à votre avis, pourquoi l’open-space est-il encore l’environnement de bureau le plus courant ?

« Il présente des avantages considérables. Mais nous devons quantifier et compenser minutieusement tous ses inconvénients. Nous ne savons pas vraiment comment compenser tous ces effets négatifs. C’est en fait le plus grand défi de toute personne impliquée dans la conception et la gestion des lieux de travail. »

 

                   

 

Êtes-vous fier de montrer votre bureau à des visiteurs ?                    

  Est-ce que la configuration de votre bureau crée un environnement agréable pour travailler ?   Est-ce que la configuration de votre bureau vous permet de travailler de manière productive ?
             
 

28% pas d'accord

23% indifférent

49% d'accord

 

27% pas d'accord

16% indifférent

57% d'accord

 

30% pas d'accord

16% indifférent

54% d'accord

 

Est-ce que les gens aiment leurs bureaux ?

« Seuls 54 % d’entre eux disent que la configuration de leur bureau leur permet de travailler de manière productive. L’objectif d’un bureau est fondamentalement d’accueillir une équipe afin qu’elle puisse réaliser les tâches pour lesquelles elle a été engagée. Si cet objectif principal de l’environnement de travail n’est atteint que pour 54 % du personnel, je pense que nous avons quelques questions majeures à nous poser. »

 

Selon votre dernier rapport, 28 % seulement des personnes travaillant dans des bureaux en open-space sont satisfaites des conditions acoustiques. Pourquoi ce sujet est-il tant négligé ?

« Je pense que c’est parce que les concepteurs des locaux en sont très peu conscients et ont une très mauvaise connaissance de l’acoustique et du bruit dans les espaces décloisonnés. Ils ont besoin d’améliorer leurs connaissances sur les moyens d’atténuer le niveau de bruit dans les open-spaces. »

 

Dans le même rapport, 95 % des sondés ont déclaré que leur intimité était importante pour eux. Les open-spaces sont-ils vraiment une bonne idée ?

« Le problème est qu’il n’y a pas assez de possibilités de choix. Quand ils ont fini de travailler ensemble, les gens ont besoin d’un espace où ils peuvent se concentrer sur leurs idées et leurs réflexions. L’espace décloisonné est parfait pour certains aspects du travail, mais très mauvais pour d’autres. Lorsque la configuration du bureau ne répond pas à ces autres aspects, comme le besoin d’isolement et de concentration par exemple, alors c’est l’ensemble qui échoue. »

 

Pour la direction, quelle devrait être la première chose à prendre en considération ?

« La responsabilité principale de la direction est de comprendre les différences et ce que font réellement les employés. Certains pensent que l’on peut mettre tout le monde dans le même sac. Nous devons faire en sorte que les dirigeants s’éloignent de ce concept. »

 

Quelles tendances voyez-vous actuellement ?

« La principale tendance à laquelle nous assistons est un regain d’intérêt pour l’Activity-Based Working. Le risque avec cette tendance est que trop de personnes la considèrent comme une stratégie d’aménagement de l’espace au lieu d’une véritable stratégie de management. L’aménagement de l’espace est l’un des facteurs, mais il faut mettre en place des changements d’infrastructure et de comportement pour adopter pleinement une approche de travail selon l’ABW. Nous commençons bel et bien à adopter une approche basée sur les activités plutôt que sur le travail. »

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Texte : Lars Wirtén

Photographe : Leesman Index